dimanche 5 juillet 2009

Fête de l'Humanité, Septembre 2009

Le Monde Economie, 23 juin 2009


Un taux de pauvreté supérieur à 20 % ; un taux de chômage passé en un an de 17,6 % à 22,7 %. De quoi s'agit-il ? D'un lointain pays en voie de développement ? Non. D'un ancien pays communiste ? Pas davantage. Ces statistiques désastreuses concernent les jeunes gens de 15 à 24 ans vivant en France. On les savait vulnérables. Ils sont frappés de plein fouet par la crise économique. Et tout porte à croire que le pire est à venir...

Christine Lagarde, 10 Juillet 2007, Assemblée Nationale


"Entre l'égalité de tous sur la ligne de départ et les performaces de chacun à l'arrivée, le travail fait de l'individu le seul responsable de son propre parcours (...) Cessons d'opposer les riches et les pauvres (...) la luttte des classes, cette idée n'est plus d'aucune utilité pour comprendre la société"


Allez voir le message du Yogi et du Commissaire le 10 décembre 2008...

samedi 13 juin 2009

Le mégaphone comme idéal platonicien, par Michel Onfray LE MONDE 5 juin 2009


J'aid'abord vu d'un bon oeil la création du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) jusqu'à ce que je constate, comme beaucoup d'électeurs de la gauche antilibérale déçus par la chose, que ce nouveau parti n'avait de nouveau que le nom, car il prorogeait la vieille technique des partis classiques qui parlent, pensent et agissent d'abord en boutiquiers défenseurs de leur petite entreprise, sans véritable souci de s'attaquer à la misère réelle de ceux qui, nombreux, font les frais de la politique libérale de Nicolas Sarkozy.

Le drapeau et le sigle qui figure sur la profession de foi du NPA pour les prochaines élections européennes dit tout : un mégaphone ! Voilà le programme : le slogan plus l'électricité... Avec pareil projet, c'est sûr que la gauche antilibérale ira loin et que Nicolas Sarkozy tremblera lors de sa course au second mandat !

Il y a plus grave. En l'occurrence dans l'erreur de raisonnement, un paralogisme pour le dire clairement, qui consiste pour le NPA à refuser l'union aujourd'hui avec les gauches qui ne sont pas lui, sous prétexte que demain l'union ne durerait pas, tout en faisant ce qu'il faut pour qu'elle n'ait jamais lieu !

En effet, le NPA envoie la gauche antilibérale dans les bras du PS et lui reproche cette union contre nature. Mais c'est faute d'union du NPA avec le restant de la gauche antilibérale que cette dernière se trouvera dans l'obligation d'alliances avec le Parti socialiste. Car la politique est affaire de rapports de forces et non d'idéaux flottant dans un ciel platonicien...

Par l'espoir qu'il a créé d'un large rassemblement de la gauche antilibérale, par l'indéniable qualité de son leader, le NPA a réellement le pouvoir d'inverser le rapport de forces, puis d'en créer un autre sur la base d'une large et réelle union des gauches antilibérales. Il pourrait ainsi donner naissance à un véritable foyer majoritaire qui contraindrait le PS, devenu minoritaire à gauche, à chercher ses alliances ailleurs qu'avec le MoDem.

PERVERS, INFANTILE OU SUICIDAIRE

C'est en gauchisant sa position, pure, certes, mais totalement inefficace pour les pauvres qui "trinquent" tous les jours, que le NPA contribue au jeu politique comme il est. Ce refus de faire de la politique concrètement et ce refuge dans la politique politicienne du parti, qui mène sa barque tout seul, fait malheureusement du NPA un allié objectif de l'UMP, du PS libéral et des alliances de ce PS avec le MoDem.

On ne peut contraindre les autres à s'allier avec des adversaires parce qu'on refuse l'union avec eux et leur reprocher ensuite cette union contre nature. C'est soit pervers, soit infantile, soit suicidaire, soit inconséquent, en tout cas irresponsable à l'endroit du peuple qui souffre de la violence libérale et qui attend autre chose qu'un combat de chefs méprisant la populace qui, consciente de ces petits jeux pitoyables et désespérants, tourne massivement le dos à la consultation électorale.

Or cette élection est importante. Si l'on veut l'Europe, qu'on ne peut plus ne plus vouloir, mais qu'on refuse sa formule libérale, alors il faut dire le moindre mal. Non pas l'idéal, l'absolu, le parfait, qui fascinent tant le NPA, mais une autre formule, concrète, réelle, pragmatique, une Europe sociale, antilibérale, dans laquelle le marché ne ferait pas la loi, mais la solidarité et la fraternité, valeurs bien oubliées de la République laminée sous le rouleau compresseur libéral.

Dans cette configuration, le Front de gauche donne la bonne direction. Il réunit le PC, Jean-Luc Mélenchon et les siens, Christian Picquet et, avec lui, les anciens de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) minoritaires dans le NPA et conduits pour ce faire vers la sortie par les anciens trotskistes...

Cette première cristallisation importe : elle dit que la parole est désormais aux électeurs qui peuvent signifier qu'ils en ont assez de la politique politicienne des boutiquiers et qu'ils veulent autre chose : à savoir une large union des gauches initiée par le haut avec le Front de gauche et possiblement confirmée par le bas avec les électeurs.

On ne peut vouloir faire de la politique uniquement avec un mégaphone, ni appeler à la révolution planétaire sans même être capable de présider aux destinées d'un village de campagne. Le mégaphone n'est pas une fin en soi, mais un moyen pour plus et mieux que lui.

mardi 9 juin 2009

Et si ...

Et si le Front de Gauche avait réunit l’ensemble de l’autre gauche jusqu’au NPA ? Les scores, le nombre de sièges pour l’autre gauche et aussi le rapport de forces au sein de la gauche auraient été non seulement renforcés, mais nous serions parvenus à changer le paysage politique.

Dans chacune des circonscriptions si nous avions fait liste commune, nous pouvons estimer que nous serions parvenus :

Nord : 2 élus au lieu de 1
Est : 1 élu au lieu de 0 mais surtout nous aurions privé le FN de leur siège
Ouest : 1 élu au lieu de 0 ce qui aurait privé l’UMP d’un siège
Ile de France : 2 élus au lieu de 1 là encore au détriment de l’UMP
Sud Ouest : 2 élus au lieu de 1 et dans cette circonscription nous aurions pu représenter la 3e force politique…
Sud Est : 2 élus au lieu d’1 et surtout nous aurions privé Le Pen de sa réélection
Centre : 1 élu au lieu de 0 en prenant le 3e siège de l’UMP qui est revenu à Hortefeux… Symboliquement cela n’aurait pas été inutile.
Dom Tom : pas de changement 1 élu

Ensemble nous aurions pu avoir 12 élus au lieu des 5 pour le Front de Gauche et 0 pour le NPA, être en position d’offrir une réelle alternative à la gauche qui pantoufle… Bien sûr toute extrapolation est toujours difficile à faire mais tout de même cela doit nous inciter à poursuivre la politique de la main tendue vis à vis du NPA. Pour reconstruire la gauche en France il faut l’union de l’autre gauche. Mesurons également que ce rassemblement aurait permis de laminer le FN. D'ailleurs, en Europe, si nous assistons à la montée de l’extrême droite dans un certain nombre de pays, c’est toujours là où il n’existe pas d’alternative crédible de l’autre gauche.

dimanche 24 mai 2009

Des économistes soutiennent le Front de Gauche

Ils sont quinze dont trois universitaires de Lille-I à avoir signé une contribution dans Le Monde, qui appelle les citoyens à dire, comme en 2005, stop au dirigisme libéral.

• Ils sont quinze économistes (1) à avoir signé une contribution collective dans le journal Le Monde de samedi dernier. Parmi eux, Florence Jany-Catrice, Richard Sobel et Franck Van de Velde, universitaires à Lille-I. Ces économistes « non libéraux » mais pas moins sérieux pour autant, dénoncent l’objectif de concurrence libre et non faussée, rejeté par les Français en 2005, mais qui figure toujours dans le traité de Lisbonne via un protocole, et qui fait que ce traité «organise donc, de façon méthodique, la soumission de tous les instruments d'intervention publique aux principes du marché ».
« Les gouvernements utilisent depuis longtemps l'UE pour introduire des mesures qu'ils peuvent difficilement imposer directement faute d'assentiment populaire. C'est une première entorse à la démocratie. Il en est une autre, écrivent les signataires du texte, aussi grave qui renvoie au jeu propre des institutions européennes. Au fil des décennies s'y est constituée une véritable bureaucratie pour qui le libéralisme économique est devenu une seconde langue. Sachant que le ralliement des gouvernements est potentiellement fragile, puisqu'ils sont soumis à la sanction des élections, elle leur impose le plus étroit des corsets. Cela explique la frénésie de détails des traités. Le libéralisme économique et le dirigisme politique font décidément bon ménage ». « La crise ne peut être une méthode permanente de gouvernement, écrivent-ils encore. Mais il est des situations qui ne peuvent être débloquées que par des crises. La construction européenne relève clairement de ce cas de figure. Le non lors du référendum de mai 2005 a été une étape en ce sens. Malgré les menaces agitées, il ne s'est pas traduit par un cataclysme économique. Ce dernier est venu ensuite, et chacun s'accorde à dire qu'il vient du libéralisme... que les traités portent au pinacle. De même, un plan B était possible. Les gouvernements en ont trouvé un, à leur façon, avec le traité de Lisbonne, explicitement soutenu par les partis socialistes, et qui, loin d'être "simplifié", reprend la quasi-totalité des dispositions de la Constitution. C'est donc aux citoyens qu'il revient, à nouveau, de dire stop. Les élections européennes en offrent l'occasion ». Les signataires précisent qu’ils ne sont membres ni du Parti communiste ni des courants du Parti socialiste ayant donné naissance au Parti de gauche. « Avec d'autres, ces partis ont lancé un Front de gauche afin de prolonger la dynamique unitaire du référendum. L'urgence qu'il y a à dessiner des alternatives au capitalisme libéral mérite mieux en effet que la défense de son pré carré. En gardant notre indépendance d'esprit, nous soutenons cette initiative » déclarent-ils.


1) Bruno Amable (Paris-I), Mathieu Béraud (Nancy-II), Anne Eydoux (Rennes-II), Florence Jany-Catrice (Lille-I), Thierry Kirat (CNRS), Jérôme Maucourant (Saint-Etienne), Jacques Mazier (Paris-XIII), Matthieu Montalban (Bordeaux-IV), Stefano Palombarini (Paris-VIII), Christophe Ramaux (Paris-I), Jacques Sapir (EHESS), Richard Sobel (Lille-I), Nadine Thévenot (Paris-I), Bruno Tinel (Paris-I), Franck Van de Velde (Lille-I).

dimanche 22 mars 2009

A Bas la Calotte, 22 Mars 2009





Extrait de: "A bas la calotte !"
Idéologie papale / dimanche 22 mars par Renaud Chenu sur www.bakchich.info

Il est curieux de voir avec quel déchaînement on s’abat sur ce pauvre pape qui ne fait qu’ânonner la doctrine officielle de l’Église. Sur le génocide des juifs, l’avortement ou le préservatif, l’Église n’a jamais montré un autre visage que celui affiché en ce moment. Rappelons que lorsque Jean-Paul II se rendait en Afrique, il racontait les mêmes conneries criminelles.

Le Pardon aux juifs de Jean-Paul II en 2000 : « Nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui ont fait souffrir vos enfants et, en demandant votre pardon, nous souhaitons nous consacrer à une vraie fraternité avec le peuple de l’Alliance », n’avait rien d’une reconnaissance de la responsabilité de l’Église (fuite de nombreux nazis en Amérique Latine à la fin de la guerre via le Vatican du riant Pie XII).

L’interdiction dogmatique de l’avortement ne saurait souffrir aucune exception. Que la vie d’une gamine de neuf ans, victime de viol, soit en danger n’est pas la question. Quand l’embryon est là, la vie est là, donc la volonté de dieu s’est exprimée, et quel homme peut remettre en cause la volonté divine ? Non mais…

La volonté de ce Pape, depuis son investiture, a été de rassembler toute l’Église. Dans l’Église de France, cela s’est manifesté par la levée de l’excommunication des évêques de la Fraternité Saint-Pie X (fondée par Marcel Lefebvre, chef des commandos anti-avortements en France dans les années 70 et ordonnateur d’évêques sans l’aval du Pape en 1988, ce qui a valu à lui et ses évêque d’être dégagés fissa) et de celle de monseigneur Gaillot, chacun représentant ce qu’on pourrait appeler l’extrême droite et l’extrême gauche indociles de l’Église de France. Rien de neuf donc dans sa volonté de ne pas excommunier l’évêque Williamson. Rien de neuf sur l’avortement, et rien de neuf sur la capote.

jeudi 19 mars 2009

19 Mars 2009

Oui, ça fait du bien...

dimanche 8 mars 2009

Antilles, Février 2009


Neuf intellectuels antillais, Ernest Breleur, Patrick Chamoiseau, Serge Domi, Gérard Delver, Edouard Glissant, Guillaume Pigeard de Gurbert, Olivier Portecop, Olivier Pulvar, Jean-Claude William ont rédigé le Manifeste pour les "produits" de haute nécessité.

un extrait:"Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme."

Le manifeste sur Afrik.com

vendredi 6 mars 2009

Claude Levi Strauss, 1955


Dans Tristes tropiques,il écrit : « L'humanité s'installe dans la monoculture ; elle s'apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat. » Des mots qui, à l'heure de la globalisation, sonnent désespérément juste.

lundi 16 février 2009

Jean de Salisbury, XIIe Siècle



" Illiteratus rex quasi asinus coronatus est "

" Un roi illettré est comme un âne couronné "

voir message du 24 janvier

dimanche 8 février 2009

Malraux, 7 Mars 1948


André Malraux dénonçait dans ce discours: "...la foire aux bonnes intentions où un gouvernement idéal serait celui d'une entreprise de sondage qui aurait le mieux découvert les aspirations des citoyens. Après quoi, on élirait ce gouvernement de cocagne et il n'y aurait plus qu'à attendre la catastrophe..."

jeudi 5 février 2009

Retirada, 5 Février 1939


"LA RETIRADA"

Le 26 janvier 1939, Barcelone tombe aux mains des franquistes. Les vaincus, ce sont les républicains, après trois ans d’une guerre civile qui a ensanglanté toute l’Espagne. Poussés par la mitraille, civils, militaires fuient vers la frontière pour se réfugier en France. Le 27 janvier la frontière est ouverte, les premiers réfugiés civils entrent en France, pendant que les derniers combattants continuent la lutte jusqu’au début du mois de février où sonne l’heure de la "Retirada", devant l’arrivée de près d’un demi-million de personnes les autorités françaises choisissent de concentrer les réfugiés près de la frontière pour éviter qu’ils ne se dispersent et pouvoir ainsi les contrôler.

Le 5 février 1939 le gouvernement français décide de laisser entrer ce qui reste de l’armée républicaine. Des familles sont séparées. Pour les hommes on ouvre des camps sur les plages à Argelès et à Saint Cyprien notamment. Ce sont des camps de concentrations construits par les républicains eux-mêmes. Ces camps sont barbelés, la surveillance est assurée par des tirailleurs sénégalais et des gardes mobiles Les familles se cherchent. Les hommes sont passés avec l’armée, les femmes de leur côté avec les enfants. Il a neigé cet hiver. Les conditions sont terribles, à pied au travers de la montagne...

Un site sur la guerre d'espagne

mercredi 4 février 2009

Paul Nizan, 1905-1940


Nizan, c'était un trouble-fête. Il appelait aux armes, à la haine: classe contre classe; avec un ennemi patient et mortel, il n'y a pas d'accompa-gnements; tuer ou se faire tuer: pas de milieu. Et ne jamais dormir. Il avait répété toute sa vie, avec une gracieuse insolence, le regard baissé sur ses ongles: ne croyez pas au père Noël. [.]
Nous voulions écrire l'un et l'autre. Il publia son premier livre bien avant que je trace un mot du mien. A l'époque où parut la Nausée, si nous eussions prisé ces présentations solennelles, ce fut lui qui m'eût préfacé. C'est la mort qui a renversé les rôles. [.]
Son portrait, j'eusse été capable de le faire: taille moyenne, cheveux noirs. Il louchait, comme moi, mais en sens inverse, c'est-à-dire agréablement. Le strabisme divergent faisait de mon visage une terre en friche; le sien convergeait, lui donnant un air de malicieuse absence même quand il nous prêtait attention." Jean-Paul Sartre. Avant-propos de la réédition d'Aden Arabie Maspero, 1960.

Paul Nizan: ADEN ARABIE, 1931, « J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie. Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes. Il est dur à apprendre sa partie dans le monde.
À quoi ressemblait notre monde ? Il avait l'air du chaos que les Grecs mettaient à l'origine de l'univers dans les nuées de la fabrication. Seulement on croyait y voir le commencement de la fin, de la vraie fin, et non de celle qui est le commencement d'un commencement.»

dimanche 1 février 2009